[Littérature] topic: poesie

wcyberkq a écrit:

En TarO TassadaR ExecutoR a écrit:

Alea a écrit:Nan, mais tu n'as pas de méthode. Je rigolais.

Ce serait trop facile.

La prof de français disait qu'on apprenait aux élèves à faire des poèmes dans une ancienne époque. Il y a donc une certaine méthode nan?

ils s'inpiraient des anciens poetes.. apres a toi de creer ton propre style

C'est vraiment dommage je suis pas fait pour la littérature

bah alors reste un matheux boutonneux, personne ne t'as demander d'etre poete

Après, tu peux toujours aller suivre des "cours de style" pour affuter le tien. Ou travailler le tien à la manière d'un Flaubert.

Sinon, tout dépend de quels poèmes tu veux faire : acrostiche, en alexandrin, des balades, Fu, Haïku, Limerick, Pantoum, Senryū, Sonnet, Sonnet reflété, ou tout simplement en prose, etc... La liste n'est pas exhaustive et ne prétend pas classifier les types de poèmes.

Mais certains types de poèmes ont des contraintes (exemple, le Haïku est un tercet de 5, 7 et 5 pieds notamment). Et tu dois t'y contraindre pour faire ce type de poème (sinon tu fais un poème mais pas ce type de poème).


En gros, si tu t'attends à avoir une recette de cuisine t'expliquant comment faire le bon poème, tu te trompes. Dans ce sens, je serais poète, sculpteur, cinéaste, danseur, chanteur, musicien, ..., et je serais reconnu par mes pairs.

Alea a écrit:et je serais reconnu par mes pairs.

certains sont reconnus sans etre bons non plus

moi j'ecris depuis 4 ans, j'en suis a 70 pages de nouvelles, que j'aime a penser a se rapprocher d'un langage plutot poetique.. c'est pas mauvais, mais c'est loin d'etre genial
je caresse sinon ce reve fou de faire une oeuvre qu'en alexandrin mais qui se rapprocherait dans la forme au roman!

Eimear Quinn a écrit:

Alea a écrit:et je serais reconnu par mes pairs.

certains sont reconnus sans etre bons non plus

Oui, j'approuve, disons que mes pairs à moi ne sont pas spécialement les pairs reconnus. En gros, ils doivent s'approcher des tiens.

je caresse sinon ce reve fou de faire une oeuvre qu'en alexandrin mais qui se rapprocherait dans la forme au roman!

Hugo l'a fait non ... c'est plutôt fastidieux.

exact

c3lc1u5 a écrit:Hugo l'a fait non ... c'est plutôt fastidieux.

c'est bien pour ça que peu s'y sont penchés, mais la recherche artisitique ne devrait avoir aucune limite, surtout pas technique!
j'aimerais en plus que l'histoire ait des échos au Candide pour faire une critique du monde contemporain!

Pour la contrainte y'a beaucoup mieux : l'Oulipo et toute la production que cela inspira à Perec, dont je trouve les textes géniaux à bien des égards notamment parce qu'il n'écrit pas dans l'objectif unique de la prouesse technique mais bien parce que ces contraintes, permettent, suscitent, sont un vecteur du sens.

c3lc1u5 a écrit:Pour la contrainte y'a beaucoup mieux : l'Oulipo et toute la production que cela inspira à Perec, dont je trouve les textes géniaux à bien des égards notamment parce qu'il n'écrit pas dans l'objectif unique de la prouesse technique mais bien parce que ces contraintes, permettent, suscitent, sont un vecteur du sens.

c'est assez contradictoire
le travail Oulipo est formidable car effectivement la contrainte pousse à la recherche technique, qui donc peut qu mieux épouser le sens du texte que l'auteur cherche à fournir.
Mais dire que l'oulipo c'est mieux c'est idiot; le but est de trouver ses propres contraintes, l'iambic pentameter chez Shakespeare, l'écriture en Français pour l'Irlandais Beckett, etc. tu ne peux dire, il faut suivre leur contrainte, tout au plus, il faut savoir se donner des contraintes. J'ai exposé les miennes plus haut, c'est tout!

L'oulipo c'est mieux c'était pour polémiquer ;p


Sinon, par exemple dans la Disparition, c'est la contrainte (la disparition des e) qui porte le sens (Perec sans e devient Prc, ie la perte de son identité, mais c'est aussi la disparition de ses parents, l'intrigue, en elle-meme, n'a que peu d'intérêt)

c3lc1u5 a écrit:L'oulipo c'est mieux c'était pour polémiquer ;p

je suis pour la polémique, s'il y a un sens derrière, une raison au-dessus; je déplore la polémique juste pour le bruit!

c3lc1u5 a écrit:Sinon, par exemple dans la Disparition, c'est la contrainte (la disparition des e) qui porte le sens (Perec sans e devient Prc, ie la perte de son identité, mais c'est aussi la disparition de ses parents, l'intrigue, en elle-meme, n'a que peu d'intérêt)

justement, il y avait un écho entre la technique et le sens, la "trame" elle est secondaire, ce qui montre la faiblesse de l'histoire par rapport au sens et à la technique de l'oeuvre d'art littéraire!

Dans ce cas là c'est la forme qui fait le sens ... Il est peut être un peu réducteur de dire que la trame n'est rien par rapport à la forme ... on a trop d'exemples de l'importance du fond. Mais comme dans tous les arts, la mouvance est au travail sur la forme.

e déplore la polémique juste pour le bruit!

Mon intention n'était pas d'engager un vraie polémique (a)

c3lc1u5 a écrit:L'oulipo c'est mieux c'était pour polémiquer ;p


Sinon, par exemple dans la Disparition, c'est la contrainte (la disparition des e) qui porte le sens (Perec sans e devient Prc, ie la perte de son identité, mais c'est aussi la disparition de ses parents, l'intrigue, en elle-meme, n'a que peu d'intérêt)

Tu parles à un(e?) HK (et en même temps tu rebondis un peu sur ce que je disais mais bon passons) je te signale. En gros, juste pour dire que l'on sait ce qu'est 1) l'Oulipo, 2) La disparition, 3) Perec, etc..., et que 4) étant donné la filière d'Eimear Quinn et ce que cette personne a entrepris, elle n'est pas ignorante sur la question.

Vieux singe, grimace, ...


PS/Edith : L'énumération n'est pas faite pour blesser. Le message n'est pas une attaque.

Alea a écrit: étant donné la filière d'Eimear Quinn et ce que cette personne a entrepris, elle n'est pas ignorante sur la question.

Vieux singe, grimace, ...

certes..
mais bon, il y a des secondes dans ce forum

je met deux de mes poèmes, parce que je ne suis pas la conversation (^^")


comme une ombre au soleil
tu est présent sans qu'on te voit
comme le vent dans les arbres
on te sens mais ne te touche pas
comme pour toutes les merveilles
je me sens bien pres de toi
comme face a un arc en ciel
je suis heureuse quand tu es la
et pourtant
sans savoir pourquoi
je suis triste
quand je pense a toi
cependant
je ne comprend pas
cet etrange sentiment
qui s'empare de moi
comme la tristesse
tu m'envahi et je m'eloigne
comme la tendresse
tu me calme et me repose
comme le vent qui me caresse
j'aime le contact avec toi
et pourtant
je me desole et je me hais
quand tu es là
et cependant
je me deteste et je me mens
dès que tu pars
ou que tu viens
et je me dis
que je ne suis plus moi même
et je ne sais
si je suis heureuse vraiment
ou si jamais
je devrais pleurer tout le temps...



Les nuages attachés a la cime des arbres
semblent vouloir s'enfuir doucement s'envoler
et mes rêves qui les suivent sous la voute se cabrent
car des liens les retiennent à moi attachés
il me manque quelque chose qui a su les suivre
dans ma vie, dans mon coeur, dans ma tête surchargée
trop remplie de lumières et de noir entassés
d'envies inassouvies a force de n'pas les vivre
de n'pas vivre comme je veux ma petite existence
cela par jalousie, orgueil, timidité
je chasse de mes larmes toutes les vérités
je les sors de ma tête, les couche sur le papier

La nuit qui s'installe a caché les nuages
dehors il fait noir, et derriere les volets
je surprends la rumeur de tout le village
qui s'endort tranquillement, surplombant la vallée.
Demain je voudrais voir le vaste paysage
par le pale soleil largement éclairé
mais l'arbre le masquera de son feuillage
et je n'entendrai que la cloche tinter.

voilà, j'attend vos critiques et vos conseil^^ (j'accepte même les compliments :p)

Quand bien même ce serait une attaque, non seulement il n'est pas interdit de préciser ce que l'on pense via un petit exemple qui ne se veut pas pédant ou quoi ce que soit d'autre dont on pourrait me prêter l'intention, mais on n'est pas non plus obligé de connaitre les textes de Perec et enfin, étant donné que je suis sur un forum et non dans un tête à tête il faut que je me rendre intelligible à tous les forumers (a)

Bon, dans ce topic, on fait part de poèmes lus ou écrits de nos doigts fébriles et maladifs non?

Alors en voici deux de mon cher et aimé Huysmans:

le premier, seigneur tout honneur, en hommage à Eimear Quinn:

'Sonnet Masculin'

Les rideaux tout souillés des morves d'un branlé
Enveloppaient le lit. - Un bidet rempli d'eau
Attendait. - Le vieillard entra - mit son cadeau,
Cinq francs, dans une coupe en zinc - et l'enculé
Tournant le dos porta ses jumelles rondeurs,
Dames-jeannes d'amour, au bouchon du miché.
A grand'aide de suif, il fut vite fiché
Dans cette cave en chair où fument des odeurs

De salpêtre et de bran, ce dard qui sautillait,
Éperdu, dans ses doigts! - Après un long effort,
Il entra jusqu'au ventre en ce trou qui bâillait.

Et l'anus embroché sonna son doux flic-flac.
C'est bon, dis, petit homme? - Oh oui! va, va, plus fort,
Ah! reste - assez - laisse - ouf! - Et l'on entendit clac!

le second pour moi (ben oui, il faut bien se dédicacer des poèmes puisque personne ne le fait...)

'Sonnet Saignant'

Ainsi qu'un coeur brisé, ton cul saigne, mignonne,
Les règles à grands flots coulent, et affamé
D'amour et de mucus, faune enthousiasmé
Je bois ton vin snaglant et je me badigeonne

Les lèvres d'un carmin vaseux qui me goudronne
Et moustaches et langue. - Ah! dan ton poil gommé
Par les caillots fondus, j'ai, mainte fois, humé
Une odeur de marine, et pourtant ça t'étonne

Que je puisse avaler ton gluten sans dégoût?
- Mais c'est le vrai moment pour un homme de goû;t
De barbouiller sa bouche au suc rouge des règles

Alors que les Anglais ont débarqué joyeux!
Pour activer le flux, vite l'ergot des seigles,
Car si baiser est bien, gabahoter est mieux!

(bien que, je tiens à rassurer les aimables lecteurs, je ne pratique pas le vampirisme saphique, mais l'idée est aimable)

et là, je suis dans le sujet non, en plein dedans mm, et si c'est crade, c'est pas moi, c'est Huysmans!

Maat a écrit:le premier, seigneur tout honneur, en hommage à Eimear Quinn

merci! merci! roh troooooooooooooop d'honneur, je... je sais pas quoi dire

Maat a écrit:et là, je suis dans le sujet non, en plein dedans mm, et si c'est crade, c'est pas moi, c'est Huysmans!

v'lan!

pour repondre a Maat cherie, voila un texte de Juliette Nourredine que je lui dedie, comme moi j'ai eu les hommes, je lui propose "L'éternel féminin"

Dans mon sous-sol crasseux où brûlent mes fourneaux,
Où les âmes damnées grillent de bas en haut,
Regardez qui est là, qui attise les flammes ?
Régnant sur les Enfers, le Diable est une femme !

Rien d'étonnant n'est-ce pas ? Des brunes jusqu'aux blondes
Par elles sont advenus tous les malheurs du monde !
Le Diable est une femme et vous, vous en doutiez :
La place d'une femme n'est-elle pas au foyer ?

Sur mon lit calciné
Lascive et si cruelle
Comment pour m'invoquer
Faut-il que l'on m'appelle ?
Mes diables et mes hommes
Et Dieu même en personne
Tout simplement me nomment :
«Patronne»

Depuis tant de prophètes, de savants vertueux
L'équation est logique, c'est la preuve par deux !
On l'a tant proclamé sur un ton formidable :
Le Diable est une femme, les femmes c'est le Diable !

Et qu'elles soient victimes ou qu'elles soient complices
De leurs mâles et fils et de leurs maléfices,
Frappez donc les premiers, talibans ordinaires,
Ces démons adorés car il faut les faire taire !

Sur mon lit calciné
Lascive et si cruelle
Messieurs, venez m'aider
À ôter mes dentelles
Dans vos brûlants émois
Ainsi que je l'ordonne
Allez, appelez-moi :
«Patronne»

Quel que soit le brigand, il y a la corruptrice
Consciente du pouvoir qui dort entre ses cuisses
Qui susurre les ordres et les avis funestes ?
Vous, mes sœurs les salopes, les putains et les pestes !

Derrière chaque type sans foi, ni loi ni âme
Si vous cherchez le Diable, vous trouverez la Femme
La gueuse, la traîtresse, la garce, la sorcière
La fille de Borgia et la maman d'Hitler...

Sur mon lit calciné
Lascive et si cruelle
Je vous attends, venez
Mes belles demoiselles !
Que votre dernier mot
Que la vie abandonne
Soit dans un soubresaut :
«Patronne»

En attendant, je compte vos crimes et vos bassesses
Tous vos pieux mensonges et vos histoires de fesses
J'encourage le vice, je provoque des guerres
Je dirige le monde et Dieu me laisse faire !

Parce que Dieu se fout bien de vos petits tourments
Avec ses anges blancs dans son blanc firmament
Dieu est tellement belle, c'est une femme généreuse !
Mais ne vous y fiez pas, ça n'est qu'une allumeuse !

Sur mon lit calciné
Lascive et si cruelle
Pour fêter vos péchés
Je réponds à l'appel !

Et pour me faire venir
D'une voix qui frissonne
Il suffit de redire :
«Patronne»

Rhôooo merciiiii! c'est superbe

LILITH POWAAAAAAAAAAAA!!!

Ah, on sent les poètes tout à fait purs, qui ne s'exaltent qu'à l'idée des idéaux de Beauté et d'Amour, qui ne peuvent s'empêcher d'exprimer leurs sentiments profonds...
Après, quand on voit jusqu'où vont ceux qui les lisent, c'est-à-dire à se les envoyer à la tête

dans le même genre, mais pas en poésie, lire les magnifiques dialogues de Sade...

Je ne sais pas s'il a déjà été cité (mea culpa, je n'ai pas lu tout le topic) mais j'aime beaucoup le « Sonnet du Trou du Cul » de Rimbaud et Verlaine, superbe parodie des sonnets d'Albert Mérat.

« Obscur et froncé comme un œillet violet
Il respire, humblement tapi parmi la mousse
Humide encor d'amour qui suit la fuite douce
Des Fesses blanches jusqu'au cœur de son ourlet.

Des filaments pareils à des larmes de lait
Ont pleuré, sous le vent cruel qui les repousse,
À travers de petits caillots de marne rousse
Pour s'aller perdre où la pente les appelait.

Mon Rêve s'aboucha souvent à sa ventouse ;
Mon âme, du coït matériel jalouse,
En fit son larmier fauve et son nid de sanglots.

C'est l'olive pâmée, et la flûte caline ;
C'est le tube où descend la céleste praline :
Chanaan féminin dans les moiteurs enclos ! »

Et comme je trouve l'autre version toute aussi bonne, je la mets également (je me demande même si je n'ai pas une préférence pour la dite seconde version)

« Obscur et froncé comme un œillet violet
Il respire, humblement tapi parmi la mousse
Humide encor d'amour qui suit la pente douce
Des fesses blanches jusqu'au bord de son ourlet.

Des filaments pareils à des larmes de lait
Ont pleuré, sous l'autan cruel qui les repousse,
À travers de petits caillots de marne rousse,
Pour s'en aller où la pente les appelait.

Ma bouche s'accoupla souvent à sa ventouse ;
Mon âme, du coït matériel jalouse,
En fit son larmier fauve et son nid de sanglots.

C'est l'olive pâmée, et la flûte caline ;
C'est le tube où descend la céleste praline :
Chanaan féminin dans les moiteurs éclos ! »

oh mon tit Janek c'est trop chou!
je ne sais pas s'ils avaient ete postes, mais ce sont des classiques que tout le monde devrait connaitre!
j'ai neanmoins une affection particuliere a un autre sonnet de ces memes auteurs, "Nos fesses ne sont pas les leurs" je crois qu'il s'appelle