suppression de l'histoire-géo

Il paraît... J'ai vu des gens aller au bac français sans avoir lu un seul des livres qu'ils présentaient (on sait qui soutient la vente des profils )

Moi j'vais me taper une dissert sur Fukuyama et Huntington dans pas longtemps donc j'vais pas faire comme au bac de français

Bien sûr que je suis contre. Et ce n'est pas un avis subjectif parce que j'ai horreur de l'histoire-géo et m'en serais bien passée... Mais où est-ce qu'on va ? on commence par supprimer l'histoire, parce que oui c'est bien de ne rien connaître du passé, de ne pas savoir ce qui a poussé aux révoltes, pourquoi nous vivons comme ça et pas autrement. c'est tellement mieux de dire "c'est comme ça parce que c'est comme ça". beaucoup plus facile.
Ensuite on supprimera la philosophie pour nous empêcher de réfléchir, nous laisser bornés et ne jamais se remettre en question. Et enfin, on va aussi supprimer la littérature, pour la même raison, pour ne plus rien connaître que notre petit village perdu (bah oui puisqu'il n'y aura plus de géographie).

Par contre j'avouerais que je trouve ça assez agaçant de voir la section L dévalorisée tout ça parce que les bons élèves peuvent aussi bien aller en S pour faire de la littérature... (je n'ai rien contre les littéraire scientifiques)

et c'est peut-être en rendant la filière S plus scientifique et moins littéraire qu'on y arrivera...
Et la suppression de la philo n'est pas à l'ordre du jour.

Pour, même si je n'ai pas eu le courage de rentrer dans le débat lorsqu'il a eu lieu...

Oui je remets le débat^^

D'un autre côté si l'histoire en terminale se résume à de 1992 à nos jours autant le supprimer complètement.
Mais l'histoire n'est pas non plus une matière littéraire, tout comme la philo, c'est au carrefour entre les deux...

Après peut-être que la suppression de la philo n'est pas à l'ordre du jour, mais ça va bientôt bouger, puisque la littérature disparaît avec De Gaulle et l'histoire avec les nouveaux programmes, soit en devenant de l'histoire immédiate, soit en remplaçant par les coutumes aztèques... enfin, pas les choses qui nous feront réfléchir. Bien sûr personne n'ira nous mettre au programme de Terminale la commune de Paris, ce serait trop dangereux qui tout le monde se mette à s'efforcer de bien connaître cette période (même si ce n'est qu'en vue d'un examen)

c'est peut-être en rendant la filière S plus scientifique et moins littéraire qu'on y arrivera

Ce qu'il y a c'est que l'histoire, la philo et la littérature sont indispensables à l'éducation d'un homme, tandis que les maths et la physique, mis à part des rudiments, ne sont qu'explétifs, à mon sens.

Je suis d'accord, si on supprime tout ce qui est humain la filière S va devenir création de robots.

Non pas de robots, mais de scientistes, ce qui est bien pire.

Oh, ils survivront très bien: après tout, la L produit des chômeurs et personne ne s'en plaint...

Quant à la suppression de la philosophie... Ca changerait quelque chose? Comme si une seule année était suffisante, même comme propédeutique... La philo en 1ère L!
(avec le droit. Et les sciences politiques en ES! )


(et dire que de Gaulle ne relève pas de la littérature est discutable)

[/je ne fais que passer, ne faites pas attention]

Oui mais un chômeur est bien moins dangeureux qu'un scientiste !

Et le but de la L n'est pas de produire des chômeurs, ils le deviennent après, alors que si la S devient purement scientifique, ce sera bien son but de produire des scientistes.

Je trouve qu'on a pas mal exagéré au sujet de cette "suppression" : il y a quand même une grosse différence entre retirer une heure d'histoire-géo sur 2 ans et faire de tous les élèves de S des "robots", d'autant que la réforme a aussi (et surtout !) taillé à la hache dans les matières scientifiques (les temps par matière de la première S seront à peu près identiques à ceux de la Seconde Générale, et ceux de la TS ne changent presque pas), même si les médias ont été bien plus discrets là-dessus. Contrairement à ce qu'on entend souvent, la filière S est de plus en plus généraliste.
En fait, j'ai plutôt l'impression que le but de la réduction des heures d'histoire-géo était de "faire diversion", ce qui a très bien réussi...

Hm... ce débat n'est plus extrêmement actuel (même si, sur le fond, il relève d'un sujet éternellement renouvelé qu'est le devenir de l'éducation en France, allez écouter Finkielkraut sur le sujet, d'ailleurs, il y est très bon), que pensez-vous d'un débat sur l'allègement projeté des emplois du temps et des semaines de classe, sur le modèle allemand?
Sinon, en moins hors sujet, je suis d'accord sur le fait qu'un enseignement "humaniste" doit être gardé à l'esprit en S, en cela qu'on ne peut se couper des sciences humaines sans risque de déconnection avec la réalité. Question de morale, les sciences "dures" seules, si puissantes qu'elles soient, ne peuvent permettre de faire marcher une société humaine sans aucune modération de source non scientifique. Je sais bien que la suppression de l'HG ne serait pas la totale suppression de l'enseignement "littéraire" en S, mais elle est le premier pas vers le moment où l'on coupera les ponts avec la réalité et où l'on s'"enfermera" dans une bulle scientiste. Après, chacun pourra toujours se cultiver seul, s'informer seul, mais je n'aurais pas totale confiance dans la capacité de chacun à faire ça - Kant parlait d'affranchissement de l'homme, de la sortie de sa minorité dont il est lui-même responsable, d'agir et de penser par soi-même, mais on en est encore loin et beaucoup ont une mentalité de "suiveurs", sans esprit critique aucun. L'enseignement de sciences humaines ne fait et ne fera pas forcément de miracles, mais il est tout de même une mince digue.
Thomas, après on peut en effet parler des autres effets de cette réforme (dont l'expression est encore plus nette dans le nouveau projet de raccourcir les journées et de nous faire faire du sport l'après-midi), à savoir une baisse générale du niveau d'exigence et de rigueur.

Oui enfin je suis en faveur de la réduction du nombre d'heures quotidien de cours, au profit d'un après midi que l'on pourrait, par exemple, consacrer à son instrument ... (cette idée de sport obligatoire est stupide). Evidemment il faudrait peut être réduire le nombre de jours de vacances pour ne pas étudier moins d'heures sur une année.

Je suis contre, tout comme je suis contre la suppression des maths obligatoires en première L, c'est tout simplement ridicule. Mais bon, plus les élèves sont bêtes, plus le gouvernement est content on dirait.

Pour l'allègement des horaires je suis d'accord, surtout que le modèle allemand a l'air de marcher, alors pourquoi pas...

"Le modèle allemand a l'air de marcher", j'ai été au lycée pendant 3 mois en Allemagne, et j'en suis pas si convaincu... En Allemagne, ils songent à introduire le modèle français!
On pourra me dire, si l'on veut, que ma conception de l'éducation est peut-être élitiste et que ce que je propose n'est pas envisageable pour tout le monde ( ce genre de critique, venant de Magnoludoviciens, découlerait cependant d'une certaine contradiction interne), mais le modèle allemand est laxiste. Si des horaires moins lourds sont certes souhaitables, il faut faire extrêmement attention à na pas tomber dans les travers de l'éducation à l'allemande, qui, sous couvert de participation orale renforcée, d'exposés incessants, de fraternité avec le professeur, cache un certain dilettantisme.
Dans la plupart des matières, on brosse plus qu'on ne creuse: justifications, explications n'existent pas. On ne démontre rien en sciences, on admet et on applique - toujours sous la même forme - des formules. L'ambiance sympathique des cours est appréciable, mais souvent on dérive vers le refus de travailler sérieusement. On est peut-être plus épanoui en tant qu'élève en Allemagne, mais dans l'absolu, ils sont moins bien préparés à une vie active véritable, et à un travail (plus ou moins) sérieux pendant toute une journée.
Ceci dit, des cours de 8h à 18h, c'est trop, j'en conviens, mais je pense qu'il est dangereux de glorifier l'enseignement allemand, parce qu'une transposition stricte pourrait mener à un énorme désastre en France. Il est nécessaire de conserver une certaine rigueur, une certaine solidité de l'enseignement. Le plus gros danger serait que cette possible diminution des horaires amène une nouvelle baisse du niveau d'exigence qui a déjà plongé depuis quelques années.

Il me semble que l'Allemagne n'est pas le seul pays à avoir des horaires plus légers que les notres, il me semble même que ce soit la France qui soit seule dans son cas. Ensuite je ne vois pas comment en écourtant une journée de cours tout en travaillant le même nombre d'heure sur une année, l'on pourrait apprendre moins, car il ne s'agit pas de mimer la façon qu'on les allemands d'enseigner, ni aucun autre pays. Et je ne vois pas qui ici a glorifié l'enseignement allemand ;p

C'est essentiellement à "le modèle allemand marche bien" que je réagissais, un discours qui est abondamment repris par des politiques en tous genres. Après, la diminution des heures dans l'absolu, d'accord
Mon idée était plutôt d'émettre l'inquiétude que cela pourrait nous mener vers une imitation de l'enseignement allemand, that's all.

De toute façon on ne va pas se disputer entre cellists, pour une histoire d'allemands qui pis est (a)

Certes. C'est pas des teutons incapables de démontrer Pythagore qui vont briser l'union sacrée violoncellistique, nan mais ho.

J'en conclus qu'il faut plus de temps libre, en ne diminuant les heures de cours dans aucune matière. Je propose donc de remplacer la journée de 24 h par une journée de 30 h (Bah oui, faut choisir quand même)

L'idée étant de raccourcir les vacances.

Ah, 28 heures c'est mieux, ça permet de garder la semaine, simplement elle comporte alors 6 jours et non 7.
Et on garde bien sûr le samedi et le dimanche (enfin, les deux derniers jours de la semaine)...

Excellente idée. J'écris à mon copain Atlas pour qu'il nous fasse tourner moins vite.

ChewieGum : Ou sinon, plus faisable : http://xkcd.com/320/. Perso je suis pour le rythme du jour à 28h ...